Elevage de chiens en Suisse : comment annoncer et gérer votre élevage avec succès

L'élevage canin en Suisse est synonyme de responsabilité, de planification et de respect systématique des directives en matière de protection des animaux. Pour annoncer un élevage et le mener à bien, il faut connaître les bases légales telles que la loi sur la protection des animaux (LPA) et l'ordonnance sur la protection des animaux (OPAn), clarifier les directives cantonales avec l'office vétérinaire compétent et mettre en œuvre des normes pratiques concernant la santé, la socialisation et la remise des chiots. Parallèlement, les familles suisses, les agriculteurs et les amis des animaux attendent aujourd'hui de la transparence, des contrôles de santé génétiques et des contrats clairs. Ce guide regroupe l'essentiel, de l'inscription à la remise des chiots en passant par la planification de l'élevage - avec des listes de contrôle concrètes, des valeurs d'orientation et des exemples.
TL;DR - L'essentiel en bref
- Toujours clarifier le début de l'élevage avec l'office vétérinaire cantonal : Obligation d'annoncer, autorisation éventuelle en cas d'activité professionnelle et exigences concernant le chenil.
- Respecter la LPA/OLPA : L'élevage sous contrainte est interdit ; la santé, le bien-être et la socialisation des chiens ont la priorité absolue.
- En Suisse, les chiots doivent être pucés par un vétérinaire et enregistrés dans la base de données canine AMICUS au cours des trois premiers mois de leur vie - mais au plus tard avant d'être remis à leur nouveau propriétaire ; les acheteurs reçoivent des documents complets.
- Une planification d'élevage solide comprend des contrôles de santé (par ex. hanches, coudes, yeux, cœur selon la race), une diversité génétique/des liens de parenté et des pauses de mise bas documentées.
- Calculer avec des valeurs d'orientation réalistes : Vétérinaire, nourriture, équipement, assurances et réserves pour les cas d'urgence.
Comment déclarer correctement un élevage de chiens en Suisse ?
Avant la première portée, il convient de clarifier le volume prévu avec l'office vétérinaire cantonal. Au plus tard lorsque l'élevage risque de prendre une ampleur professionnelle (par exemple plusieurs portées par an), il convient de vérifier avant le début de l'élevage si une autorisation cantonale et une formation reconnue (FBA) sont nécessaires. En Suisse, les cantons sont responsables de la pratique d'exécution. C'est pourquoi le premier contact est toujours le service vétérinaire cantonal de sa propre commune ou du lieu de résidence ou d'exploitation. C'est là que l'on détermine si l'élevage de chiens prévu est un hobby avec des portées occasionnelles ou s'il doit être considéré comme professionnel - ce dernier cas pouvant nécessiter une autorisation, des compétences supplémentaires ainsi que des contrôles réguliers. Les critères décisifs sont notamment le nombre d'animaux d'élevage et de portées, la régularité des ventes et l'existence d'une intention de réaliser un bénéfice. Les seuils d'autorisation sont fixés par le droit fédéral ; les cantons les mettent en œuvre et peuvent prévoir des exigences supplémentaires ou une pratique plus stricte.
Conseil pratique : en cas d'élevage prévu sous l'égide d'un club (par exemple avec un règlement d'élevage suisse), vérifier suffisamment tôt les dispositions de l'association de race ou de l'association faîtière concernée. Souvent, des conditions sanitaires supplémentaires, des avis de mise bas et des contrôles sont prévus.
Quels documents sont typiquement demandés ?
- Description de l'élevage de chiens en Suisse (objectif, race, nombre d'animaux d'élevage).
- Preuve de connaissances professionnelles suffisantes ; en cas d'élevage professionnel, preuves formelles selon les prescriptions cantonales.
- Concept de détention et d'hygiène, locaux de mise bas et de quarantaine, plan d'urgence (vétérinaire, joignable 24h/24 et 7j/7).
- Règlement d'élevage (si club d'élevage/club de race FCI), programmes de santé et documents relatifs à la sélection des parents.
Quelles sont les bases légales applicables aux éleveurs ?
La loi suisse sur la protection des animaux (LPA) et l'ordonnance sur la protection des animaux (OPAn) sont déterminantes. Elles stipulent que les objectifs et les méthodes d'élevage ne doivent pas nuire au bien-être des animaux. L'élevage sous contrainte est interdit : En font partie les accouplements qui favorisent les problèmes de santé ou les douleurs - par exemple une détresse respiratoire prononcée, un plissement excessif, des articulations instables ou des défauts neurologiques. Les éleveurs veillent à fournir des preuves solides de la santé, des risques héréditaires et des examens spécifiques à la race. En outre, des prescriptions cantonales s'appliquent en matière d'autorisations, de contrôles, de surfaces d'élevage, de composition des groupes et de soins.
Enregistrement, identification et AMICUS
En Suisse, les chiens doivent être identifiés par une puce électronique et inscrits au registre national AMICUS. L'inscription est effectuée par un cabinet vétérinaire. Pour les élevages, cela signifie que chaque chiot reçoit une identification et une inscription AMICUS avant sa cession ; la remise est documentée par un changement de détenteur. Parallèlement, les acheteurs déclarent leur chien à la commune et s'acquittent - selon le canton et la commune - de l'impôt sur les chiens.
Activité professionnelle et obligation d'autorisation
A partir d'une certaine ampleur, un élevage de chiens est considéré en Suisse comme soumis à autorisation. Selon l'ordonnance sur la protection des animaux et l'information spécialisée de l'OFAG, c'est généralement le cas lorsque plus de 20 chiens sont remis par an ou que plus de trois portées de chiots sont produites. A partir de ce moment, une autorisation cantonale ainsi qu'une formation spécifique reconnue indépendante de la profession (FBA) sont nécessaires. Les cantons exécutent ces directives et peuvent définir des exigences supplémentaires (p. ex. contrôles, concepts de locaux, conditions) - l'office vétérinaire cantonal donne des renseignements contraignants. C'est pourquoi il est recommandé de discuter suffisamment tôt de l'étendue prévue avec le service vétérinaire et de consigner par écrit toutes les obligations.
Planification de l'élevage : associer santé, génétique et éthique
Le succès de l'élevage canin en Suisse repose sur des données sanitaires solides, des examens spécifiques à la race et une stratégie génétique responsable. L'objectif est d'obtenir un type de chien fonctionnel, socialement compatible et durable - et non pas extrême. Les éleveurs sérieux documentent la santé et le caractère, respectent les pauses entre les portées et préservent la santé des chiennes tout au long du cycle d'élevage. Le travail d'élevage moderne tient également compte du coefficient de consanguinité (COI), de la taille effective de la population et de la nécessité d'éviter les mariages étroits entre parents.
Bilans de santé par race
- Orthopédie : dysplasie de la hanche (DH), dysplasie du coude (DE), rotule - tests obligatoires ou recommandés selon la race.
- Yeux/cœur : examens ophtalmologiques, cataracte/CEA, échographie cardiaque (par exemple pour les grandes races ou les races à charge).
- Panels génétiques : mutations spécifiques à la race (p. ex. MDR1, DM, variantes de PRA) et typage sanguin si nécessaire.
- Voies respiratoires/palais : en particulier pour les races brachycéphales, focalisation sur la respiration libre et l'anatomie fonctionnelle.
- Des résultats de santé compréhensibles augmentent la confiance des acheteurs.
- Réduction des risques génétiques et développement durable de la population.
- Meilleure possibilité de planifier les pauses de mise bas, les soins et les finances.
- Les petits pools génétiques des races rares exigent une sélection minutieuse des partenaires d'élevage.
- Les évaluations sanitaires et les diagnostics entraînent des coûts permanents.
- Les caractéristiques tendance (p. ex. les couleurs de robe extrêmes) ne doivent jamais se faire au détriment de la fonctionnalité.
Choisir l'étalon et s'assurer des documents pertinents pour le livre d'élevage
Pour un élevage viable, l'étalon combine la santé, la distance génétique, les performances et un caractère stable. Les extraits du livre des origines, les résultats de santé et - si cela est habituel dans le club - l'approbation/le test de caractère sont classés en copie. Le contrat de saillie mentionne les frais de saillie, la répétition de la saillie, la gestion des chiots restés vides et l'enregistrement des chiots. Pour les étalons étrangers, les formalités d'importation et d'inscription au livre des origines doivent être préparées avec le club.
Aménager le chenil, accompagner la gestation et élever les chiots
Locaux, hygiène et sécurité
- Salle de mise bas et d'élevage : calme, bien aérée, sans courant d'air, avec un sol facile à entretenir. Documenter le plan de nettoyage et de désinfection.
- Equipement : caisse de mise bas, source de chaleur (sûre), supports lavables, balance, barrière pour chiots, parcs extérieurs sûrs.
- Sécurité : système électrique protégé, surfaces antidérapantes, séparations sécurisées pour les enfants, liste de numéros de téléphone d'urgence (vétérinaire/service d'urgence).
Gérer la gestation et la mise bas
- 1 Estimer le moment de la saillie par la mesure de la progestérone et le comportement ; confirmer la gestation par échographie (env. jour 25-30).
- 2 Adapter l'alimentation : Alimentation de haute qualité, augmenter en fonction des besoins ; eau toujours fraîche ; vérifier régulièrement la condition corporelle.
- 3 Préparation à la naissance : tenir une courbe de température, préparer un sac de mise bas, plan d'urgence et caisse de transport à portée de main.
- 4 Après la naissance : sécher les chiots, les laisser s'installer, contrôler l'ombilic ; observer la chienne quant à l'écoulement du post-partum et à sa vitalité.
Socialisation et prophylaxie de la santé des chiots
- Pesée et documentation : contrôle quotidien du poids durant les premières semaines ; tenir un protocole de développement.
- Vermifugation selon le schéma vétérinaire ; premières vaccinations selon les recommandations du cabinet (p. ex. vaccination de base à partir d'environ 8 semaines).
- Habituation : stimuli quotidiens, bruits doux, différents supports et brèves rencontres positives avec des humains.
- Remise au plus tôt après une maturité appropriée - la loi autorise une remise à partir du 56e jour (fin de la 8e semaine de vie) ; dans la pratique, des délais de remise d'environ 8 à 10 semaines ont fait leurs preuves, selon la race et les directives du club.
Finances, assurance et remise juridiquement sûre
Un calcul réaliste protège l'éleveur et les chiots : il évite de faire des économies au mauvais endroit et garantit un élevage de qualité. Il est recommandé de prévoir des réserves pour les cas d'urgence, une responsabilité civile d'entreprise (montant de la couverture, par ex. env. 3-10 millions de CHF) ainsi que - selon l'ampleur - une couverture pour les pertes de revenus en cas de maladie prolongée de l'animal d'élevage. Dans les cantons qui ont des prescriptions particulières (p. ex. races répertoriées, obligations de formation continue), des frais supplémentaires peuvent être occasionnés.
Contrat d'achat, garanties et documents lors de la remise
- Contrat de vente avec informations sur le chien, les parents, les résultats de santé, les vaccinations/déparasitages, le numéro AMICUS, l'accord de rachat ou de reprise.
- Bilan de santé/carnet de vaccination, plan d'alimentation, conseils pour l'acclimatation ; pour les élevages associatifs, pedigree/extrait de livre généalogique.
- Réglementations transparentes concernant les éventuels défauts, les droits de rétractation et la gestion des maladies héréditaires détectées ultérieurement (à aménager de manière équitable dans le contrat).
Listes de contrôle et exemples pratiques concrets
Liste de contrôle Inscription et préparation
- 1 Prendre contact avec l'office vétérinaire ; clarifier l'obligation de déclaration/d'autorisation et la liste des documents.
- 2 Établir un concept d'élevage : Objectifs d'élevage, programme de santé, planification des portées (y compris les pauses entre les portées).
- 3 Aménager le chenil : Locaux, concept d'hygiène, contrôle de sécurité ; finaliser l'acquisition du matériel.
- 4 Contrôle final des parents : Résultats de santé complets ? Evaluer l'adéquation génétique et le COI.
- 5 Mettre en place un réseau de vétérinaires et d'urgence ; assurer une disponibilité 24h/24 et 7j/7 pour la phase de naissance.
Exemple : élevage familial dans le canton d'Argovie

Une jeune famille prévoit de faire une portée par an avec une race de taille moyenne. Après consultation de l'office vétérinaire, l'élevage est pratiqué comme un hobby, sans autorisation obligatoire. La famille aménage une salle de mise bas séparée, se forme en organisant des séminaires d'élevage, fait examiner complètement les deux parents et tient un journal de mise bas numérique. Les chiots sont remis à partir de la 8e-9e semaine, pucés, enregistrés dans AMICUS et remis avec un contrat, un carnet de vaccination et un plan d'alimentation. Les coûts varient, mais restent dans le cadre calculé grâce à une planification minutieuse.
Exemple : exploitation agricole avec chiens de travail et de ferme dans le canton de Berne
Une exploitation agricole élève des chiens robustes et actifs pour la ferme et le troupeau. L'exploitation harmonise le but de l'élevage et le profil d'utilisation, intègre des tests de caractère, des épreuves de performance et une accoutumance précoce aux animaux de rente. En fonction de l'ampleur, l'exploitation clarifie la classification en tant que professionnel, met en place une gestion des visiteurs pour des raisons de biosécurité et documente la remise à des détenteurs appropriés ayant des ambitions de travail. Cela renforce le bien-être des animaux et la performance fonctionnelle.
Remarque : l'élevage canin en Suisse implique de concilier obligations légales, bien-être animal, génétique et communication transparente. Celui qui applique cela de manière conséquente renforce sa propre réputation et la santé de la race à long terme.
Erreurs fréquentes - et comment les éviter
- Des compétences peu claires : Des règles différentes selon les cantons sont examinées trop tard. Solution : se renseigner tôt auprès de l'office vétérinaire.
- Manque de réserves : les urgences ou les césariennes ne sont pas budgétées. Solution : Prévoir un coussin financier et une assurance.
- Accouplements orientés vers les tendances : Extrêmes visuels plutôt que fonctionnels. Solution : orienter l'objectif d'élevage vers le bien-être des animaux, éviter l'élevage sous contrainte.
- Manque de documentation : les données sur la santé et le développement font défaut. Solution : tenir un journal de portée numérique avec des preuves.
Conclusion : gérer l'élevage canin en Suisse de manière responsable et avec succès
L'élevage canin en Suisse réussit durablement lorsque le droit, l'éthique et la pratique sont en équilibre. Celui qui annonce l'élevage à l'office vétérinaire cantonal suffisamment tôt, qui applique les exigences de l'OPAn de manière conséquente, qui veille à la diversité génétique et aux contrôles de santé spécifiques à la race et qui utilise des contrats transparents, pose des bases stables. C'est ainsi que naissent des chiens sains et socialement marqués, qui conviennent aux familles suisses, aux exploitations agricoles et aux ménages actifs.
- Annoncer les choses à temps : Clarifier les compétences, les autorisations et les conditions.
- Contrôler la santé de manière approfondie : Tenir compte des contrôles spécifiques à la race, de la génétique et du COI.
- Planifier l'élevage de manière professionnelle : assurer l'hygiène, la socialisation, AMICUS et les documents.
- Faire des calculs sérieux : Comprendre les coûts comme des valeurs d'orientation, constituer des réserves.